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PLUS GRAND QUE LA SEINE, Acteurs en réseau, paysages en projets

Agnès JACQUIN, Joséphine BILLEY, Alexia FESQUET, Alexis PERNET
Structure : Ecole nationale supérieure de paysage (ENSP), en partenariat avec l’Agence d’urbanisme Le Havre-Estuaire de la Seine (AURH)
Commanditaire de la recherche : Membres financeurs du CPIER Vallée de la Seine, signé entre l'Etat, la Région Normandie, et la Région Île-de-France.

L’ouvrage "Plus grand que la Seine" est l’aboutissement de cinq années d’exploration de la Seine avec le réseau paysage, initié grâce au contrat de plan interrégional État-Régions Normandie et Île-de-France (CPIER). Cette recherche-action, basée sur une coopération interrégionale inédite, affirme que la transition nécessite de grands cadres communs d’apprentissage. Le livre interroge les pratiques d’aménagement et revient sur des expériences de paysage adaptables à d’autres territoires.
De Paris à la mer, la Seine dessine une vallée dont l’équilibre est menacé par la pression anthropique et le dérèglement climatique. Conduire des projets dans cet environnement fragilisé nécessite un renouvellement des approches et la mise en place de logiques interrégionales. En réponse à cet impératif, l’ENSP développe, avec l’appui de l’AURH, une démarche de laboratoire financée par le CPIER. Depuis 2015, elles fédèrent les acteurs de l’aménagement, normands et franciliens, qui souhaitent placer le paysage au cœur de leurs projets. Les objectifs de la démarche sont multiples : apporter de la connaissance sur l’évolution des paysages séquaniens, perfectionner les outils méthodologiques des acteurs locaux, développer de la cohérence entre les projets le long de la Seine (vallées, plateaux et littoral), et mieux orienter l’action publique. L’ENSP et l’AURH animent le réseau paysage par une démarche de partage de connaissances et de prospective. Dépassant les habitudes de travail sectorielles, le réseau cherche à développer une culture commune des paysages séquaniens. Il engage les acteurs des deux régions à explorer leurs terrains respectifs et à échanger sur leurs pratiques dans des formats innovants comme le voyage-atelier, la caravane des paysages, l’atelier itinérant et inter-écoles, et la rentrée du réseau. Il offre à chacun, tous secteurs confondus, l’occasion de repenser les méthodes d’aménagement par le paysage et de les intégrer à sa propre pratique. Ces temps de rencontres révèlent les liens et interdépendances (énergétiques, écologiques, industrielles, agricoles…) entre les deux régions, et mettent en lumière un vivier de professionnels du paysage prêts à accompagner les décideurs dans leurs projets à toutes les échelles. Sans se substituer à l’expertise des acteurs locaux, le réseau agit comme interprète, facilitateur et formateur entre secteur public et privé, professionnels et étudiants, néophytes et initiés. L’ouvrage “Plus grand que la Seine” propose de partir à la rencontre d’une trentaine d’acteurs qui transforment l’espace séquanien, inventent des formes nouvelles de paysage ou contribuent à repenser un morceau de ville, de berge ou de campagne. Ce parcours entre Paris et Cherbourg révèle de multiples ressources professionnelles qui innervent le territoire et dont les aspirations au faire et vivre ensemble sont novatrices et motivantes. Cette traversée témoigne de l’existence de modes d’actions qui, par le paysage, peuvent inspirer les aménageurs de la vallée de la Seine et les inviter à passer à l’action en employant des stratégies transversales et collectives. Le livre revient sur la production d’outils de médiation comme “la carte narrative”, qui illustre un scénario d’adaptation aux changements climatiques pour la vallée de la Seine. Il retrace aussi la genèse du réseau paysage et présente les idées nées de cette coopération enjambant les délimitations territoriales et les cultures professionnelles.

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