La transition vers un système énergétique soutenable (TE), priorité politique, génère forcément une transition paysagère. Dans l’histoire, la demande d’énergie est un des moteurs de transformation du paysage. La TE implique une reterritorialisation, le projet de paysage peut relever ce défi en contribuant aux objectifs d’économies et de production d’énergies renouvelables (EnR).
Quel est et pourrait être l’apport des paysagistes et comment la profession en est-elle affectée ? Une comparaison France/Pays-Bas, nations de tradition paysagère engagées dans la TE, permet de répondre, à partir des atouts de la pratique paysagiste. La recherche se base sur des entretiens semi-directifs avec des paysagistes, 8 dans chaque pays, qui mènent des projets liés à l’énergie (EnR et réduction de la consommation) à différentes échelles (territoire, site…), par diverses stratégies et technologies, accompagnés de l’étude de projets et de documents. Lors de l’entretien, chacun devait réaliser deux dessins : l’un synthétisant son rôle dans la TE, l’autre illustrant un « paysage de la TE ». Ces dessins aident à déduire les valeurs et principes de projet associés à la TE. Le « dessin » appuie le propos et synthétise la pensée, dépassant le technique et le quantitatif. En complément, des acteurs (élus, techniciens, agents…) de trois territoires donnent leur avis sur la place des paysagistes. Premier résultat : les paysagistes voient leur rôle dans l’alliance du stratégique (territoire et long terme) et de l’opérationnel (site et court terme), avec éléments de « design de services » incitant à des comportements plus vertueux. Les autres acteurs privilégient eux l’opérationnel, insistant sur l’« intégration » des équipements d’EnR, surtout en France. Cela traduit l’écart entre les aspirations des paysagistes et leurs commandes, que seul un effort de dialogue pourra réduire. Les enquêtes révèlent aussi qu’ils utilisent à la fois savoirs « conventionnels » (géographie, écologie, botanique…) et connaissances spécifiques à l’énergie (unités de mesure, distribution…), nécessaires à une compréhension de l’aspect technique et quantitatif. En plus des étapes traditionnelles (comme l’analyse du paysage), ils en mentionnent de nouvelles. L’attention aux économies est ainsi vue indispensable à tout projet. Mais seuls les néerlandais développant des « scénarios énergétiques » évoquent la collecte et le traitement de données. Cette activité serait nouvelle pour les paysagistes, qui insistent sur l’obligation d’en apprendre plus sur l’aspect quantitatif. Autre objectif : le traitement transversal, une multifonctionnalité prônant les synergies (eau, biodiversité…) dans une vision globale ancrée dans le territoire. Ces résultats, et leur potentiel pédagogique, prouvent que les paysagistes doivent acquérir savoirs et savoir-faire relatifs à l’énergie pour mener des projets plus adaptés et mieux dialoguer avec les autres experts, tout en maintenant l’approche généraliste qui les caractérise.
Quel est et pourrait être l’apport des paysagistes et comment la profession en est-elle affectée ? Une comparaison France/Pays-Bas, nations de tradition paysagère engagées dans la TE, permet de répondre, à partir des atouts de la pratique paysagiste. La recherche se base sur des entretiens semi-directifs avec des paysagistes, 8 dans chaque pays, qui mènent des projets liés à l’énergie (EnR et réduction de la consommation) à différentes échelles (territoire, site…), par diverses stratégies et technologies, accompagnés de l’étude de projets et de documents. Lors de l’entretien, chacun devait réaliser deux dessins : l’un synthétisant son rôle dans la TE, l’autre illustrant un « paysage de la TE ». Ces dessins aident à déduire les valeurs et principes de projet associés à la TE. Le « dessin » appuie le propos et synthétise la pensée, dépassant le technique et le quantitatif. En complément, des acteurs (élus, techniciens, agents…) de trois territoires donnent leur avis sur la place des paysagistes. Premier résultat : les paysagistes voient leur rôle dans l’alliance du stratégique (territoire et long terme) et de l’opérationnel (site et court terme), avec éléments de « design de services » incitant à des comportements plus vertueux. Les autres acteurs privilégient eux l’opérationnel, insistant sur l’« intégration » des équipements d’EnR, surtout en France. Cela traduit l’écart entre les aspirations des paysagistes et leurs commandes, que seul un effort de dialogue pourra réduire. Les enquêtes révèlent aussi qu’ils utilisent à la fois savoirs « conventionnels » (géographie, écologie, botanique…) et connaissances spécifiques à l’énergie (unités de mesure, distribution…), nécessaires à une compréhension de l’aspect technique et quantitatif. En plus des étapes traditionnelles (comme l’analyse du paysage), ils en mentionnent de nouvelles. L’attention aux économies est ainsi vue indispensable à tout projet. Mais seuls les néerlandais développant des « scénarios énergétiques » évoquent la collecte et le traitement de données. Cette activité serait nouvelle pour les paysagistes, qui insistent sur l’obligation d’en apprendre plus sur l’aspect quantitatif. Autre objectif : le traitement transversal, une multifonctionnalité prônant les synergies (eau, biodiversité…) dans une vision globale ancrée dans le territoire. Ces résultats, et leur potentiel pédagogique, prouvent que les paysagistes doivent acquérir savoirs et savoir-faire relatifs à l’énergie pour mener des projets plus adaptés et mieux dialoguer avec les autres experts, tout en maintenant l’approche généraliste qui les caractérise.