Prix Diplôme approches thématiques ou méthodologiques

LÀ-HAUT

Gabriel CAMELOT
Structure : ENSAPBx (école nationale superieure d'architecture et du paysage de bordeaux)
Enseignant encadrant : Hélène Soulier


Ce projet de fin d’étude consiste à considérer la centrale nucléaire de Nogent comme un patrimoine à part entière. À l'image du bassin houiller dans le Nord, ou des moulins Hollandais, les réacteurs nucléaires constituent des paysages symboliques de transmutation de l’énergie. Rattaché à l’histoire contemporaine française, la patrimonialisation de cette énergie doit se poser. Loin de vouloir la glorifier, ce projet vient à reconnaître le rôle particulier que le nucléaire joue en France.
Suite à l’accident de Fukushima Daiichi au Japon en 2011 nos voisins Allemands, Suisses et Belges ont décidé de fermer la totalité de leurs réacteurs nucléaires. Chez nous, la Loi Energie climat de novembre 2019 fixe l’échéance à 2035 avec la fermeture de 14 réacteurs nucléaires sur les 58 actuels.
Une telle réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique laisse donc entrevoir la disparition de plusieurs centrales nucléaires dans nos paysages. Le site de projet se trouve à 3 kilomètres de la commune de Nogent-sur-Seine en région Grand Est. La centrale nucléaire de Nogent, facilement repérable grâce a ses tours de refroidissement hautes de 165 mètres, se trouve sur une unité de paysage : la bassée de la Seine, entre deux autre grandes unités de paysage : le début de la cuesta d’ile-de-France (premiers coteaux de Champagne A.O.C.) et la plaine crayeuse. Ce projet de fin d’étude propose une piste de réflexion axé sur le paysage pour établir une méthodologie polico-programmatique susceptible d’entourer la question de l’avenir de ces lieux de transmutation de la matière. Face alors à un héritage patrimonial, il s’agira d’investir par une opération de renaturation des sols, de valorisation du patrimoine et de sécurisation de l’environnement ces édifices dans l’esprit du travail des architectes et paysagistes de nos centrales en 1974. Dans une ruralité où l’actuelle fermeture des services publics jalonne les questionnements identitaires, le départ potentiel d’EDF, toujours symboliquement rattachée à la nation, est perçu comme un nouveau retrait de l’État. Dans le cas où certains réacteurs nucléaires ne devaient pas être remplacés dans la même commune – c’est l’hypothèse que je fais ici a Nogent-sur- Seine – , il convient de devoir penser la reconversion de l’identité de ce territoire. Dans « la-haut » l’Homme n’ayant plus aucune prise sur la matière sera rétrogradé a un simple observateur d’un environnement en mutation.

Plus d’actualités