Prix Études Projets urbains

Étude pré-opérationelle écologique et paysagère pour la renaturation des berges de l’Yerres dans le quartier Belleplace-Blandin à Villeneuve-Saint-Georges

GARNERONE Bruno
Structure : CHAMP LIBRE

Les pouvoirs publics ont engags un ambitieux programme de désurbanisation du quartier Belleplace-Blandin à Villeneuve-Saint-Georges pour restituer près de 11ha à la rivière. L’étude a été l’occasion de réinterroger le programme afin de trouver un équilibre entre les attentes du public et la préservation de la Nature. Pour ce faire nous avons conduit une démarche de programmation écologique, paysagère et urbaine, nous faisant porte-parole des besoins des êtres vivants humains et non humains.
Le quartier Belleplace-Blandin à Villeneuve-Saint-Georges prend place sur une plaine alluviale entre la voie ferrée, la RN6, l’Yerres et la confluence avec la Seine. De par sa situation, il est exposé aux crues des deux cours d’eau ce qui engendre des inondations récurrentes, des hauteurs d’eau importantes et des temps de décrues allongés. Depuis 2000, six épisodes de crue significatifs ont menacé les biens et les personnes. Le quartier, urbanisé à partir des années 1920, est la dernière portion du schéma d’aménagement d’espace naturel de la vallée de l’Yerres avant la confluence, c’est aussi la plus peuplée. Il abrite une population modeste, tant l’enclavement du site et sa vulnérabilité́ aux inondations ont engendré une dégradation des conditions de vie. A la suite des inondations de 2016 et 2018, les pouvoirs publics se sont associés pour restituer à la rivière près de 11ha de zones humides et 1,3km de berges. Les subventions étant orientées vers la restauration des milieux humides et la renaturation des berges, il existait un consensus pour limiter voire restreindre l’accès des publics. Ainsi, au-delà de la réponse aux nombreux enjeux techniques de l’étude, notre apport a consisté à démontrer qu’un équilibre entre aménités écologiques et paysagères pouvait être trouvé. D’autant que le contexte socio-économique de Villeneuve-Saint-Georges induit un besoin d’espace paysager de proximité. Pour ce faire, nous avons mené une démarche de programmation écologique et paysagère visant à organiser le projet en fonction des besoins des êtres vivants humains et non humains. L’analyse écologique a permis d’établir la liste des espèces-cibles et de leurs habitats, conduisant à définir une aire minimale à préserver. L’analyse du potentiel pédologique a introduit la notion de diversification des habitats de zones humides et donc la possibilité de prairies mésophiles ouvertes aux publics. L’analyse socio-économique a nourri la production de scénarios interrogeant la place de différents types d’activités compatibles avec le projet de restauration écologique (détente, loisirs, sports, jeux, etc.). Un événement festif participatif composé de 9 ateliers répartis le long d’une ballade paysagère, a confirmé l’intérêt du public pour la biodiversité de la rivière et a permis de faire émerger les attentes des habitant.es en terme de convivialité, d’espaces récréatifs et de loisirs, validant le parti d’aménagement. Un poème, ouvrage original, constitue le témoin de la participation citoyenne.¬ In fine, c’est une nature vécue au quotidien que nous proposons d’aménager. La composition paysagère alternant les pleins et les vides évoque les méandres de la rivière et révèle sa présence. Elle démultiplie la sensation d’espace. Des prairies récréatives aménagées en transition avec le quartier représentent près de 40% de la surface en libre appropriation. Le chemin des pêcheurs, voie historique transformée en voie douce, deviendra l’axe de découverte de la vallée renaturée.

Plus d’actualités