Parc-Avenue – Habiter au cœur d’un jardin à Caen (14)

Parc-Avenue s’inscrit dans l’histoire pour parfaire un site stratégique au sein de l’agglomération caennaise. Son origine remonte au XIème siècle lorsque l’abbaye aux Dames est fondée par Mathilde de Flandre, épouse de Guillaume le Conquérant. L’abbaye accueillera différentes communautés religieuses, puis sera transformé en Hôtel-Dieu et pour finir en Hospice Saint Louis jusqu’en 1983. A partir de 1986, l’abbaye accueillera le siège du conseil régional de Basse-Normandie, puis à partir de 2016 celui du conseil régional de Normandie, suite à la fusion des anciennes régions  Basse et Haute-Normandie.
Un parc est aménagé au XVIIIème siècle dans les jardins mêmes de l’abbaye aux Dames. Ce parc présente de grandes allées aux longues perspectives, accompagné par des bosquets, des parterres et des pelouses… L’art des jardins à la Française s’exprime pleinement avec force et simplicité, en sublimant l’abbaye et ses annexes. Le site du futur Parc-Avenue était occupée depuis la seconde moitié du XXème siècle par quelques imposantes maisons privées. Le projet s’est construit à travers la notion même du parc et du jardin, faisant écho et s’appuyant sur le parc d’Ornano. Ainsi, la totalité des voitures est venue s’organiser en R-1 afin de libérer totalement le socle du lieu.  Différents volumes construits ont offert une séquence urbaine perméable, où des jardins sont venues révéler et faire vivre le lieu, en s’appuyant et en reliant le parc d’Ornano. Autrefois clos et imperméable à la vue, le boulevard urbain Clémenceau profite aujourd’hui de nombreuses et remarquables vues paysagères et urbaines vers le cœur d’îlots et le parc d’Ornano, avec en arrière scène l’abbaye aux Dames. La distance réduite entre les constructions a conduit à concevoir des jardins atypiques. En effet, le centre des jardins est totalement libéré d’obstacles et accueille une pelouse afin de relier tous les espaces et laisser les vues s’évader. Aux abords immédiats des constructions,  des terrasses, des jardins et des frontages réduits de 2m de large assurent une intimité aux habitants, tout en offrant un univers « jardin » aux passants. Ces « bandes-jardins » accueillent une diversité de strate (herbacée, arbustives, cépées et arborées) et une palette végétale extrêmement riche (origine France uniquement). Un dispositif spécifique permet de s’affranchir d’un arrosage, les jardins étant totalement autonomes. Ainsi pourrait se résumer l’action du paysagiste-concepteur dans ce projet : libérer et révéler le centre pour tous, puis assurer intimité et vie pour les habitants… Une grande technicité a été nécessaire pour réaliser le projet, mais aujourd’hui, seuls les jardins, terrasses, habitants et animaux s’amusent et vivent à l’unisson… Un partage unique et riche lors de la conception avec l’architecte (Bernard Thouin Bossuyt / Mr Bossuyt) a permis au paysagiste de partager sa lecture de l’architecture et à l’architecte de s’exprimer sur la place du paysage : un projet gagnant  et engageant où architecture et paysage sont à l’unisson. Longue vie à Parc-Avenue !

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