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Escales – Atelier Le Balto

« Nous amenons de la vie par le végétal … toujours surprenant. »

Voilà plus de 20 ans, que l’Agence Le Balto, s’illustre dans des projets où la participation, le chantier pratique sont inhérent au processus de projet.

« Escales », est à voir comme une promenade, une « traverse » des projets de l’Agence Le Balto depuis deux décennies. Déjà toute une histoire, un parcours d’un atelier animé par des enfants turbulents de Michel Corajoud autant que des jardiniers proches de Gilles Clément et des plasticiens. Un trait, une démarche, des matériaux, une composition reconnaissable comme nulle autre traduisant à la fois une maîtrise du dessin avec - et c’est l’une des spécificités dès l’origine - une relation particulière au terrain, comme une évidence, un peu à la manière du Land Art. Citons cette phrase mise en exergue dès la page de garde : « Nous ne voulons figer aucun lieu, nous rentrons dans leur dynamique, dans leur histoire, nous faisons et suggérons un devenir possible ; Nous amenons de la vie par le végétal… toujours surprenant. »
Le Balto, un atelier « hors les murs » pour reprendre l’expression de Bérangère Chauffeté dans la préface, « (…) recomposé pour chacun des lieux à jardiner, à transformer, à créer, pour une durée déterminée… » Au fil des pages, de belles photos (photos et croquis, marque de fabrique de l’agence) – comme rarement dans les livres de présentation des projets, font voyager le lecteur d’un lieu à l’autre – 5 projets emblématiques sont présentés – à l’instar notamment des jardins de la diaspora (Musée juif de Berlin), du Jardin d’essais des Kunst-Werke, du Jardin sauvage du Palais de Tokyo (dans sa belle version originelle, le jardin a été refait depuis et massacré), le Jubileumsparken à Göteborg … Chaque exemple en invite d’autres pour illustrer les mots-clés d’une démarche : « Dessiner, Hivers, Débordement, Savoir-faire et Laisser-faire et Dehors ! ». L’Atelier Le Balto, c’est aussi des rencontres avec des paysagistes, des artistes, des étudiants… de belles rencontres racontées au fil des pages comme autant de moments nécessaires pour concevoir des lieux, une façon de faire du projet chaleureuse, déterminée et souvent festive. Un ouvrage à lire d’urgence pour renouer (ou se réconcilier) avec une démarche revendiquant au plus haut le projet de paysage comme un moment de partage, une œuvre artistique parfois, et en tout état de cause une démarche collective « tenue » par la qualité du dessin, la connaissance du terrain et la maîtrise du chantier. C’est assez rare dans la multitude des projets et chantiers partagés pour le souligner.

Michel Audouy

  • Marc Pouzol, Véronique Faucheur, Marc Vatinel, Bérengère Chauffeté, éd. Parenthèses / La nécessité du paysage, 187 pages illustrées, 34 euros.

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